Le dieu du tonnerre et son valet
Dans la mythologie germano-scandinave, il est commun de voir les exploits guerriers du dieu Thor. Ce dernier apparaît de temps en temps accompagné d’un valet ou d’un second, lui permettant de vaincre complètement ses ennemis.
On retrouve sur certains tambours lapons dédiés aux chamanes, des figures de cette liaison entre la divinité au maillet et son valet. Le mythographe danois Axel Olrik en fait référence dans son étude Le dieu du tonnerre et son valet.
Dans un des mythes les plus célèbres, c’est Thjalfi, le valet de Thor, qui intervient favorablement pour lui attribuer la victoire dans le combat qui l’oppose au géant Hrungnir. Thjalfi arrive le premier sur les lieux du duel et alerte le géant que Thor envisage de surgir par la terre. Hrungnir, confiant, change donc l’emplacement de son bouclier pour le disposer sous ses pieds. Thor apparaît alors dans le ciel et peut aisément fracasser le crâne du géant. Certains pétroglyphes (comme illustré plus haut) évoquent cet épisode. La victoire de ce combat héroïque est due partiellement à la ruse d’un simple mortel.
On constate ainsi qu’à travers les supers pouvoirs d’une divinité, l’action de l’homme peut interférer dans l’issue de ses hauts faits. On peut y voir l’essence du lien unissant un peuple avec ses dieux. Ces derniers n’existent qu’à travers le culte que leur vouent les simples mortels. Ainsi, le mythe rappelle le lien étroit et nécessaire qui unit le panthéon aux hommes. Seule la foi rend possible la victoire des dieux sur les monstres et les géants.