Thor, le dieu des fermiers ?

Dans l’article Le marteau de Thor et sa fonction fertilisante, j’évoquais le fait que le dieu scandinave de l’orage ait pu incarner la troisième fonction dumézilienne, c’est à dire apparaître comme une déité de la fertilité parallèlement à celle du combat.

Georges Dumézil rapporte dans son oeuvre Mythes et Dieux des Indo-européens le fait que Thor « l’ennemi des géants, le combattant trop solitaire, a perdu le contact avec la guerre telle que la pratiquent les hommes, et c’est surtout l’heureux résultat de ses duels atmosphériques contre les géants et les fléaux, c’est notamment la pluie bonne aux moissons, qui a justifié et popularisé son culte, et quelquefois, dépossédé Freyr de la partie agricole de sa province« .

On connaît la vertu magique et la croyance du monde agricole germano-scandinave en l’amulette du marteau de Thor, Mjölnir, pour la fertilité et la fécondité au moyen-âge. De la même manière, on trouve les pierres dites « de foudre » qui sont censées protéger les sociétés agraires des incendies, favoriser la croissance des céréales et la récolte, guérir des maladies etc.

Dans la mythologie, Thor n’apparaît jamais malfaisant, méchant ou cynique contrairement au dieu de la guerre Odin, son père. Dans le texte du Harbardsljod, il est mentionné ses hauts faits :

« Je tuai Thjazi,

L’intrépide géant,

je lançai les yeux

Du fils d’Alvadi

Dans le ciel clair :

Ce sont les très grandes marques

De mes hauts faits,

Celles que tous les hommes contemplent depuis.

(…)

J’étais à l’est

Et molestai les géantes,

Les femmes nuisibles

Qui allaient par les montagnes ;

Nombreuse serait la race des géants

Si tous étaient en vie,

Nul homme n’y aurait

Dedans Midgardr.

(…)

Des femmes berserkir

Je molestai à Hlesey,

Elles avaient commis le pire :

Egaré tout un peuple. »

En relisant ce poème avec la possible interprétation de métaphores atmosphérique ou astronomique en tête, en ce qui concerne les combats du dieu, on peut finalement comprendre que ces kenningar révèlent probablement la guerre que se livrent les éléments dans le ciel, en faveur des fermiers.

 

 

 

Publié dans : Etudes, Le Moyen-Age |le 7 juillet, 2019 |Pas de Commentaires »

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