Des Paroles divines
Dans le Havamal (Les Dits du Très-Haut), on peut lire plusieurs chants poétiques attribués au dieu nordique Odin. Un de ceux-là se présente sous cette forme :
« Mieux vaut ne pas demander
Que trop sacrifier.
Qu’il y ait toujours récompense pour don.
Mieux vaut ne pas offrir
Que trop immoler. »
Dans l’exercice sacrificiel en usage à l’époque pré-chrétienne, on comprend qu’il convient de faire preuve de prudence et de mesure.
S’agit-il d’un conseil moralisateur ? Sans doute si l’on met en balance le précepte grec de la mesure, de la modération et de la sobriété, obéissant à l’adage « jamais trop ». L’homme doit se garder de toute exagération et rester conscient de sa place dans l’univers. Il s’agit donc de tenir un juste milieu entre un trop grand athéisme et une trop grande foi.
Dans la strophe précitée, c’est bien le « trop » qui est déconseillé. Au-delà de sa portée religieuse, il semble qu’elle porte un message éclairé pour contenir la personnalité des peuples païens, enclins à l’excès au sein de leurs communautés.