Le Dialogue des deux sages, de la parole druidique
Dans Le Dialogue des deux sages (pour plus de précisions sur le texte et son origine, je vous invite à prendre connaissance de l’article Le Dialogue des deux sages, introduction), nous trouvons des tournures de phrases complexes et pleines de sous entendus. En dépit du sens profond qui nous échappe partiellement aujourd’hui, faute de filiation dans la tradition druidique, nous pouvons considérer des faits comme acquis en ce qui concerne la vision sociétale de l’époque de l’apogée celtique en Europe.
En effet, dans la joute verbale qui oppose deux officiants druidiques, on trouve ce que l’on appellerait de nos jours « une promesse de bel avenir professionnel » dans l’antiquité celtique. Fechertne, le prétendant à la charge de docteur suprême de l’Ulster promet à son rival (Nede) d’être un » panier de poésie », un « roc de docteurs », et « le bras d’un roi ».
Ces allégories représentent sans doute trois charges de la fonction druidique :
la qualité de l’éloquence, de la poésie et sans doute du chant (récitations, incantations) par la pratique bardique ;
la qualité de la médecine, des sciences (astronomiques, arithmétiques, en herboristerie, …) et de divination telle a pu l’être la pratique du vate ;
enfin, la qualité d’organiser la société dans ses juridictions, dans sa hiérarchie, dans la pratique martiale en tant que conseiller du souverain.
Le dialogue des deux sages révèle une vision de la place du druide dans la société celtique à travers des métaphores poétiques ; il laisse supposer que la plus haute fonction sacerdotale, docteur suprême, couvre les compétences subordonnées au druide comme celles dépendantes du barde et du vate.