La magie du nom porté
La légende du héros irlandais Cûchulainn est riche d’enseignements à propos du nom porté dans le parcours initiatique des Celtes païens.
Sa mère lui donne le nom de Setanta, qui signifie le sentier. A sa naissance, Morann le Juge prophétise : « Le los de cet enfant étonnera les âges. Rois et druides, bardes et bouffons, guerriers en armes et conducteurs de chars rediront à l’envi ses exploits merveilleux. Il défendra nos gués contre l’envahisseur, il vengera les torts que nous avons subis. Que bénie soit sa venue parmi nous ! »
Puis, plus tard, Setanta vient à bout d’un molosse dressé pour la garde de la forge de Cûlainn. Cet incident constitue le premier fait d’arme du héros. Le forgeron, accablé de la perte de son gardien blâme l’enfant ; ce dernier propose alors ses services pour remplacer le chien de garde. Le druide Cathbad prend alors la parole et déclame : » Que désormais ton nom ne soit plus Setanta ! Mais qu’il soit Cûchulainn, le dogue de Cûlainn ! « .
Ainsi, dès sa naissance, sa mère pressent pour son fils une vie riche d’enseignements et pour symboliser le parcours qui l’attend le nomme « sentier ». La cérémonie du nom qui existait dans l’antiquité celtique et qui était présidée par les druides est narrée ici par la prise de parole de Cathbad après la mort du chien de Cûlainn.
Nous sommes donc en présence d’un témoignage altéré d’un cérémonial païen. La force des images résonne encore de leur symbolique et de l’honneur rattaché aux guerriers des sociétés celtiques.