L’effet magique de la parole (suite)
Dans la Saga d’Egill Skallagrimsson, le héros perd ses deux enfants. Ce drame vaudra à la littérature islandaise l’un des plus beaux poèmes : le Sonatorrek (voir ici l’article à ce sujet).
Egill le compose à la mémoire de sa progéniture et exprime toute sa tristesse. Cet exercice thérapeutique de l’écriture aura soigné le mal du héros. Après l’avoir réalisé, « Egill se mit à reprendre des forces au fur et à mesure que progressait la composition du poème et lorsqu’il fut terminé, il le récita à Asverdr et à Thorgerdr et aux gens de sa maison. Il se leva alors de son lit (où il séjournait dans un état dépressif) et s’assit dans son haut-siège. Il appela ce poème Sonatorrek (L’irréparable perte des fils). Puis il fit célébrer les funérailles de ses fils selon l’ancienne coutume… ».
Ainsi on prend conscience de la valeur sacrée des anciens peuples germains pour l’usage de la parole et de l’écriture. Son aspect thérapeutique était connu des sociétés païennes européennes. Cet article fait suite à l’article L’effet magique de la parole que vous pouvez consulter ici.