Réflexion sur les elfes
Les elfes ou Alfr en norrois sont omniprésents dans l’univers mental du paganisme germanique, scandinave et celtique. Le mot a donné un prénom : Olafr. Il est attribué au roi norvégien célèbre du IX è siècle Olafr Geirstadaalfr.
Dans le paganisme germanique, le culte des morts doit être pris au sens de relation qu’entretiennent les vivants avec les défunts afin d’obtenir d’eux, au moyen de vénération et des sacrifices, aide et assistance. Il ne s’agit pas de gestes de piété ni d’approvisionnement pour la survie après la mort. Ce culte des morts apparaît donc comme un culte des ancêtres et une vénération d’anciens rois défunts. L’exemple le plus fameux est celui d’Olafr Geirstadaalfr, auquel la population offrait un sacrifice après sa mort en demandant une année féconde.
Si l’on tient compte de l’étymologie signalée plus haut, on pourrait alors supposer que les « alfes » auxquels on sacrifiait également beaucoup en scandinavie au moyen-âge, étaient considérés en vérité comme les âmes des ancêtres morts.
Le docteur autrichien en scandinavistique Rudolf Simek nous dit à ce propos que » les exemples d’interventions d’ancêtres en faveur de leurs descendants vivants ne sont pas très fréquents dans la littérature nordique ancienne, mais ils démontrent cependant que la croyance en une relation ininterrompue avec les ancêtres défunts existait encore chez les Germains après la conversion au christianisme, ainsi qu’on peut l’attendre d’un peuple aux structures familiales rigides et chez lequel l’importance du clan était déterminante. »
Ainsi les elfes apparaissent comme un terme métaphorique pour désigner les âmes des défunts.