Archive pour avril, 2015

De l’image de l’arbre et du guerrier

La bataille de Stiklarstadir s’est déroulée en Norvège en 1030. Elle opposait les forces du roi Olafr aux paysans propriétaires libres. Un poème fut écrit en la mémoire du roi qui perdit la vie lors du combat.Les Boendr qui représentaient la classe des gens libres n’admettaient pas la politique centralisatrice et autoritaire d’Olafr. Le texte retrouvé revient à dire que personne ne s’attendait à voir une armée non entraînée à défaire l’armée du roi.

« Les arbres du roc du combat ne savaient pas encore

Qu’il y avaient une telle force chez les paysans et les barons ;

Le peuple a  provoqué la mort du prince

Quand les arbres du feu des blessures abattirent au combat,

Un roi tel que l’on estimait Olafr,

Maint valeureux guerriers gisaient dans le sang. »

Une fois de plus les arbres sont les guerriers. La souche, la bûche, la poutre, le bois sont autant de kennigar pour évoquer le combattant dans la poésie scaldique.

Il est remarquable de voir la survivance de cette image dans nos sociétés modernes. Ainsi le chêne représente en règle générale un grand homme. Ce fut le cas du Général de Gaulle.

Mais ces qualificatifs se retrouvent aussi dans le registre sportif, notamment au rugby, sport d’affrontement collectif. Ils désignent les personnes jouant dans le paquet d’avant, considérées comme les plus physiques de l’équipe.

L’image de l’arbre comme métaphore de l’homme combattant, meneur, retors, solide et fiable renvoie à une lointaine survivance des mentalités pré-chrétiennes où l’environnement naturel offrait des assimilations symboliques fortes.

Publié dans:Etudes, Le Moyen-Age |on 26 avril, 2015 |Pas de commentaires »

Dagda, un nom de dieu qui sonne fort

sucellus

Dagda est la contraction de  Dago Devos, c’est à dire le  » dieu bon «  dans la mythologie celtique. Il patronne les éléments du ciel, la fertilité, l’abondance mais aussi les traités de paix et le combat à la guerre. Par les récits irlandais, nous apprenons qu’il gouverne la fonction sacerdotale, en tant que patron des druides. Ainsi l’exercice religieux et la guerre font partie des capacités du Dagda. Nous connaissons son goût pour le combat grâce à ses propos dans le récit de la bataille de Mag Tured :

 » Et toi Ô Dagda, dit Lug, de quel pouvoir disposeras tu dans la bataille contre les Fomoiré ?

Ce n’est pas difficile, dit le Dagda, je serai le flanc de l’armée des hommes d’Irlande, soit par massacre, soit par destruction, ou par magie. Aussi nombreux que les grêlons sous les pieds des chevaux seront leurs os sous ma massue, à l’endroit où vous les rencontrerez, sur le champ de bataille de Mag Tured. »

Nous pouvons interpréter sa fonction religieuse par les qualificatifs qu’il porte : « Ruad Rofhessa » qui signifie « rouge de la science parfaite ». Nous trouvons dans le même registre l’épithète « Eochaid Ollathir » pour dire « celui qui se bat avec l’if » ou « père puissant ». Rappelons que l’if est le bois magique dans le fond mythologique indo-européen et se trouve avoir la même vertu chez les Norrois. Il est utilisé pour les incantations divinatoires écrites, mais également pour les armes de guerre tels les hampes de lance et les boucliers. Sa double fonction coïncide avec le rôle du Dagda. La couleur rouge appartient au registre guerrier. Cette dualité ou double attribution se retrouve également chez le dieu Odin des vikings : magie, science et guerre.

La massue du « dieu bon » frappe dans un fracas et résonne de cette onomatopée : dag -daaaa !!!

Force est de constater que dans le nom même du dieu, dans sa signification littérale et figurée, dans son histoire, absolument tout concourt à le définir en tant que druide – soldat redoutable. C’est là une curiosité qui suppose que pour les sociétés celtiques de l’antiquité tout avait un sens.

Publié dans:Etudes, L'Antiquité |on 15 avril, 2015 |Pas de commentaires »

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