La maladie dans l’esprit Saxon
Le très beau récit de Beowulf est un long poème de 3 182 vers. Il est un des témoignages de l’épopée des peuples germains de l’Europe du Nord et de son héros Beowulf. Voir pour plus de détails l’article sur cette œuvre : Beowulf, l’étude d’un genre poétique
En progressant dans la narration le lecteur prend conscience de la mentalité de la vieille Europe avant évangélisation. Des passages évoquent en effet la destinée humaine sans aucun préambule particulier, entre deux hauts faits d’arme. Les vers 1745 à 1748 révèlent quelques formules surprenantes :
« L’homme est frappé au cœur sous son haubert
Par le dard amer, incapable qu’il est de se protéger,
Frappé par les invites torses de l’esprit maudit.
Ce qu’il possède depuis longtemps ne lui suffit plus. »
Le « dard amer » est la maladie.
L’expression « frappé par les invites torses de l’esprit maudit » est à rapprocher de la croyance qui consistait à voir la maladie comme induite par des elfes décochant leurs flèches empoisonnées.
La poésie devient un témoignage vivant des mœurs de nos ancêtres païens par les images qu’elle transmet. Les kenningar nous dévoilent encore un peu plus de connaissances et nous rapprochent de ces sociétés claniques qui ont fait l’Europe, notamment lors des grandes invasions.