La satire dans l’antiquité
Dans les sociétés celtiques de l’antiquité, la parole des bardes était redoutable. Quand elle s’exprimait pour une satire, les mots touchaient les auditeurs de manière indélébile. Ainsi les blâmes ou les louanges qu’ils chantaient étaient de plusieurs nature.
La première était prédilection. Le poète annonçait les bienfaits du règne d’un roi qu’il servait. C’est le registre de la louange.
La seconde était sentence. Dans la plupart des cas, il s’agit d’une condamnation à mort pour celui qui transgresse la règle. La parole du druide toute puissante suffisait à l’accomplissement de ce qu’il énonce. Le druide était détenteur du droit.
La troisième est d’ordre ésotérique. Elle devient incantatoire ou magique quand le clan la sollicite, ou par obligation sacerdotale. Le « Glam Dicinn » en Irlande est une forme très achevée de satire. Elle signifie la malédiction extrême et/ou le cri ! Cela nous informe déjà sur la manière de déclamer la satire magique. Les rois, princes, hommes libres, chevaliers, officiant du sacerdoce et poètes la craignaient. Nous ignorons si le Glam Dicinn nécessitait une technique vocale ou gestuelle particulière.
Les mots et leur déclamation avaient une importance majeure dans l’Europe celtique. Leur usage est perdu. Toutefois, nous pouvons élaborer des pistes de recherche et constater combien les sociétés détentrices de cette connaissance étaient soumises aux codes et aux signes communs au clan et à sa structure hiérarchique. Les kenningar du moyen-âge auront les mêmes attributions.